Poisson , c'est comme ça qu'on nage, c'est comme ça qu'on est

Poisson : c'est comme ça qu'on nage, c'est comme ça qu'on est

Il existe sur Terre plusieurs milliers d'espèces de poissons dont les différences sont le fruit du long processus d'évolution qui a façonné, et continue de façonner, la vie sur notre planète. Il est donc possible, en observant la forme du corps et des nageoires de chaque espèce, de savoir approximativement comment elle vit et comment elle nage.

L'une des merveilles de la faune marine qui attire le plus les plongeurs est l'énorme diversité de formes et de couleurs des milliers d'espèces de poissons qui peuplent les mers de notre planète. Cette diversification n'est pas un caprice de la nature, mais le résultat d'un long processus d'évolution qui a permis aux poissons de peupler pratiquement tous les habitats aquatiques du monde.

Des récifs coralliens complexes aux grands espaces infinis des océans, les poissons se sont adaptés à des formes aussi apparemment disparates que celles du thon, de la rascasse ou du papillon.

Chaque typologie répond à un mode de vie et surtout de déplacement, si bien qu'en y regardant de plus près, on peut découvrir le mode de vie d'une espèce particulière en analysant simplement sa morphologie externe.

Spécialistes et généralistes. De manière générale, on peut distinguer trois types extrêmes de physionomie chez les poissons en réponse aux trois types de nage que nous décrirons plus loin. Ce sont ceux qui répondent à une forme spécifique de déplacement et que nous appellerons les spécialistes.

Les spécialistes présentent une série d'adaptations spécifiques qui les rendent extrêmement efficaces dans un style de nage particulier, mais très inefficaces dans les deux autres. En revanche, les généralistes peuvent être performants dans les trois types de nage, mais avec des performances inférieures à celles des spécialistes dans chacun d'entre eux.

Trois types de nage. En gros, nous pouvons définir trois types de « nageurs » dans le monde des poissons :

Les nageurs de vitesse. Ce sont ceux qui sont capables de développer de très fortes accélérations en dixièmes de seconde tout en nageant sur de courtes distances mais à une vitesse énorme. Les exemples les plus caractéristiques sont le brochet et le barracuda. Leur corps musclé, allongé, en forme de projectile et leurs deuxièmes nageoires dorsale et anale symétriques, opposées et proches de la nageoire caudale, leur permettent d'effectuer des démarrages instantanés et fulgurants, très utiles pour leur activité de chasse en pleine eau.

Nage d'endurance. Les grands migrateurs pélagiques, comme les thons et autres, nagent sur de longues distances à une vitesse relativement élevée, mais peuvent la maintenir pendant de longues périodes. Pour ce faire, ils disposent d'une musculature importante et d'un métabolisme élevé (en fait, ils maintiennent une température corporelle supérieure de plusieurs degrés à celle de l'eau environnante) qui fait bouger une nageoire caudale très basse et très pointue. En outre, les nageoires pectorales sont « cachées » sur les côtés de l'animal de sorte que, avec l'extraordinaire forme hydrodynamique du corps, elles offrent le moins de résistance possible à la progression.

Nage de manœuvre. Pour les poissons qui vivent sur des fonds rocheux complexes, sans parler des récifs coralliens, leur survie dépend souvent plus de leur capacité à se faufiler dans les amphibies de leur habitat labyrinthique que de leur vitesse ou de leur endurance. C'est pourquoi les spécialistes de la nage manœuvrière, dont le plus grand représentant pourrait être le poisson-papillon tropical, ont un corps en forme de disque comprimé latéralement et des nageoires capables d'exercer de petites poussées précises.

Les généralistes ont les mêmes caractéristiques que les précédents, mais sont beaucoup moins bien définis, ce qui leur permet d'utiliser certains des trois modes de nage, bien qu'avec des performances inférieures à celles des spécialistes. Un exemple dans nos eaux est la brème et quelques autres écarteurs qui manœuvrent assez efficacement, mais qui sont aussi capables de s'échapper rapidement d'un danger inattendu ou de nager relativement vite pendant un certain temps.

Dans cet article, nous avons exclu les poissons présentant des adaptations spéciales, tels que les poissons benthiques (rascasses, blennidés, etc.), en raison de leur physionomie et de leur mode de vie particuliers, mais nous en reparlerons dans de futurs articles.

Texte Manuel Gosálvez

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