Bouteille contre Cylindre



Dans un post précédent, nous avons parlé du fait que la plupart d'entre nous qui sommes dans le monde de la plongée, nous déplaît quand nous entendons parler de « Plongée sous-marine » pour faire référence à notre activité, et comment nous devrions tenter de clarifier que ce terme n'est pas totalement correct (d'ailleurs nous le qualifions « d'erreur historique » trainant les traductions incorrectes des documentaires du Commandant Cousteau).

Eh bien, quelque chose de similaire se produit lorsque nous entendons « Cylindre » pour faire référence à la bouteille de plongée. Dans ce cas, heureusement, ceux d'entre nous qui appartenons au monde de la plongée nous nous accordons à dire que cela dérange nos oreilles et, d'ailleurs, nous « éduquons » le plongeur novice à s'y référer correctement.

Parfois, lorsque l'on parle de la bouteille dans un cours d'initiation, un étudiant lance un débat en faisant allusion au fait que, selon la définition de cylindre, il est correct d'utiliser ce terme.
Précisons un peu : effectivement le récipient rigide utilisé pour contenir un gaz sous pression peut être appelé « cylindre ». Mais si nous analysons les normes de l'industrie et leurs définitions, nous verrons qu'il y a une différence entre ces réservoirs qui contiennent du gaz sous pression. S'ils sont de grand diamètre et de faible hauteur, ils sont appelés cylindres. En revanche, s'ils sont de petit diamètre et de plus grande hauteur (curieusement ceux que nous utilisons en plongée), ils sont appelés bouteilles.

En tout cas, en laissant de côté les définitions techniques et les nuances du diamètre, nous devons tenir compte de la chose la plus importante de toute, à savoir qu'en plongée, nous avons un argot contenant des termes qui nous sont propres et, dans cet argot, nous avons des bouteilles de plongée et non des cylindres.

Nous savons tous et nous sommes conscients que dans la navigation (pour prendre un exemple proche), les marins sur les bateaux, ont (ou nous avons) un argot propre, historique et profondément ancré dans les gens de la mer, où il y a des termes propres et où une mauvaise utilisation de ceux-ci est mal vue. Ainsi, par exemple, si quelqu'un dit « corde »  sur un bateau, il est pendu au grand mât (et non pas au poteau...). Et bien que par définition « bout » et « corde » sont équivalents, dans l'argot marin, l'utilisation du mot « corde » est très mal vu, accusant celui qui l'utilise de « marin d'eau douce ». Eh bien, la même chose se passe avec le « Cylindre » en plongée. Bien que par définition il est équivalent, ce n'est pas le terme que nous utilisons dans notre argot, et c'est ce que nous devons enseigner et diffuser.

Enfin, et comme détail supplémentaire, ce qui se trouve à l'intérieur est de l'air comprimé et non de l'oxygène (une autre des grandes confusions avec celle du « cylindre »). C’est-à-dire, de l'air comme celui que nous respirons, comprimé plusieurs fois en référence à la pression atmosphérique, mais de l'air en fin de compte. Actuellement, avec l'essor de la plongée technique, il est possible que certaines bouteilles, préparées pour un arrêt de décompression, contiennent de l'oxygène pur, mais ce n'est pas la norme et c'est quelque chose que nous verrons rarement dans la plongée récréative.